L’ inquiétude et le mécontentement montent chez les maires des petites communes .
La semaine dernière, se réunissaient à Joigny (Yonne), les 13es assises de l’Association des petites villes de France (APVF). Avec la suppression de la taxe professionnelle, l’annonce du gel des dotations d’État, les transferts mal compensés, les élus assistent, explique Bernard Moraine, maire (DVG) de Joigny, « à un désengagement préjudiciable de l’État sur le dos des collectivités locales ». Même son de cloche chez Marie-France Beaufils, sénateur-maire (PCF) de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire). « Comment répondre aux attentes et aux besoins grandissants des populations alors que nos capacités financières sont amputées ? » s’insurge-t-elle.
Dans sa résolution finale, votée à l’unanimité, l’APVF rejette cette politique qui « aura pour conséquence de restreindre la capacité d’investissement des collectivités au service de la relance économique ». Les élus rappellent que 75 % des investissements publics dans notre pays sont de leur fait. Plus, ils soulignent que, contrairement à l’État, les collectivités ne génèrent pas de déficit – cela leur est interdit –, mais empruntent pour investir. Ils refusent donc les discours culpabilisants de l’État à leur égard. D’autant que, affirme Gérard Gouzes, maire (PS) de Marmande (Lot-et-Garonne), « les services publics disparaissent comme La Poste, les tribunaux, les écoles… Nous servons, face à la crise, d’amortisseur social ». Lui qui souhaite que les communes deviennent « un bouclier social » ajoute : « Tout ça nous laisse un goût amer. » Les élus proposent ainsi la création d’un « socle de services publics dans les territoires les plus fragiles ».
Deuxième grand sujet, la réforme des collectivités territoriales discutée à l’Assemblée nationale. L’APVF se prononce pour que la coopération entre collectivités ne conduise pas, au niveau des intercommunalités et des métropoles, « à des structures supracommunales ». De même, elle demande au gouvernement de revenir sur son intention de limiter les moyens et les prérogatives des régions et des départements, les villes ayant besoin de leur soutien financier pour réaliser les équipements publics de proximité. Au final, une réforme qui, comme le dit le président (PS) de l’APVF, Martin Malvy, « loin de permettre le maintien et le développement des services publics, de renforcer l’autonomie fiscale, de clarifier les compétences », va « à rebours des attentes des communes ».
source: l’ Humanité
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